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Paris, France
Mademoiselle Freud, étudiante en Psychologie, au plaisir de vous faire lire...

mardi 10 avril 2012

Douce odeur de fin...

Chères lectrices, chers lecteurs,

Que vois-je ? Qu’entends-je ? Que sens-je ?
Mais oui ! Messieurs, Mesdames, il semblerait bien qu’il s’agisse de la belle fin tant attendue !

« Elle vient, c’est elle, elle vient, la voici ! Mon Dieu, qu’elle est belle ! »*

Me voilà à J-28 de mes derniers examens. Et c’est donc avec mon habituelle tendance à la procrastination que je me prépare à ce grand évènement de vie qu’est la fin de mes études de psychologie ! Oh yeah !

Je profite de ce jour pour faire un bilan trimestriel de l’année 2012 qui s’avère décidément très riche en émotions et auto-destructivité.

Voici donc 6 mois, qu’en parallèle à mes cours de Master 2, je suis en stage dans un grand hôpital pédiatrique parisien. J’y apprends tant bien que mal le métier de psychologue auprès d’enfants souffrant de maladies somatiques et ce voguant régulièrement entre prise de confiance en soi et sérieux pétages de gueule douloureux. Effectivement, vous l’aurez bien constaté au fil de mes diverses aventures, que le métier de psychologue ne s’apprend pas sans souffrance.  

Cependant, comme me disait l’une de mes patientes adultes dernièrement : « on ne peut pas comprendre [la souffrance] sans l’avoir vécu. Sous-entendu : pourquoi donc irai-je confier mes souffrances à une jeune psychologue (traduction : petite merdeuse), auxquelles elle ne comprendra, de toute façon, rien ? »
A ce genre de remarques agressives, empreintes de transfert négatif, j’apprends à somatiser mon contre-transfert avec répartie, et ce par un rictus facial cachant une certaine ironie, et tout en laissant parler ma voix off dans le fond sonore de ma petite tête : « J’apprends et je vis la souffrance quotidiennement vieille bique ! ». Plaisanterie mise à part, la comparaison sera simple : attend-on d’un cancérologue qu’il ait survécu son propre cancer ? Car, oui, il s’agit bien de la même chose ici.

Et malgré tout, mon humilité si célèbre marque une pause, m’oblige à baisser la tête et à écouter attentivement les conseils d’anciens sages, patients ou professionnels de la santé mental, tout en me chuchotant malicieusement à l’oreille : « dans 30 ans, tu inspireras le respect ma fille ». Pendant ce temps-là, je fais preuve de patience et prouve avec les armes que je possède que j’ai la tête bien faite et bien construite… du moins assez pour assumer mes 5 ans d’études et 2 ans d’analyse perso… Bref, j’ai pas fini de me battre pour prouver ce que je vaux.


Pendant ce temps-là, entre cours, stage, soirées Kuduro et Michel Telo, je me sens comme au bord d’un précipice avec Chucky, derrière moi, qui me poursuit en me criant « 5 années post-bac pour te retrouver au chômage, mais vas-y saute, saute, petite merdeuse, mouhahaha ! ».
De ce cauchemar, je me réveille en sueur, reprends mes esprits et réalise que je suis bien au bord du précipice, menacé par Chucky qui tient le plus gros couteau de boucher que j’ai jamais pu imaginer. Prenant tout le courage qu’il me reste après ces 21 années passées à l’école, je me retourne vers Chucky, lui présente avec foi et vigueur mon majeur droit en lui rétorquant : « Oui, je vais sauter… à l’élastique, pour mieux remonter enfoiré, ah ah ah ah ! »

Bon et bien maintenant, je fais quoi de ma vie ?

D’abord, tu passes tes foutus exams et après…

Tu t’envoles toucher les étoiles.


*La Belle Hélène, Offenbach

1 commentaire:

  1. Trop bien. Métaphores et exemples très efficaces pour des non experts comme moi :)
    Et surtout, plaisant à lire car drôle et bien écrit, comme toujours.

    Ton 1st fan ;)

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